La CRISE 1560 - 1620 et le FONCIER.
Discussion sur ce chapitre
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▼ Table des matières
Une crise aux multiples aspects
- Une crise climatique, avec des évènements exceptionnels rapprochés
- Une crise sociale du « petit peuple » des campagnes et des villes (où vivent des ouvriers agricoles, des petits propriétaires), des affamés, et affamés de terre.
- Des troubles sociaux et religieux : grèves de la dîme, de la taille, aliénations de biens de l'Eglise, guerre civile religieuse avec l'affirmation du Protestantisme
- Crise climatique
1561-1590 : Les Guerres de religion et les ventes de foncier ecclésiastique : une opportunité d'agrandir ses domaines.
(Le Roy Ladurie, 1969, p.197-205 ; Cholvy, 1976, p.125).- L’Église catholique est affaiblie, son foncier est mis en cause.
En ces temps de pauvreté la « grève des décimables » ampute une partie non négligeable de ses revenus. Elle rentre mal, elle est renégociée, elle n'est plus indexée sur les prix. Les revenus ecclésiastiques baissent considérablement. L’Église s'endette, avec pour caution son foncier.
- Acquérir du foncier ecclésiastique : une affaire qui intéresse presque tous.
- Les projets de vente du temporel de l'Eglise.
- Les aliénations de biens d'Eglise au profit du Trésor royal.
- Quelques exemples d'acquisitions :
La même année 1563 Jean de CAMBIS, d'Alès, sieur de Soustelle, achète la seigneurie ecclésiastique de Cendras, proche d'Alès.
Source : IGN Géoportail.
C'est en particulier parmi les Nîmois que l'on trouve des acquéreurs : en 1563, 36 acquéreurs. Parmi ceux ci 24 sont portés « seigneurs » ou « nobles », (en réalité souvent de fraîche date, issus de la Robe).
A Montpellier le plus gros acheteur, pour 12.500 livres en 1563, est Simon FIZES, conseiller du roi, secrétaire des finances qui acquiert la baronnie de Sauve, appartenant à l'évêque. Par la même il devient « monsieur de Sauve ».
En 1579, le chapitre de Montpellier en raison des guerres et de «l'injure des temps» vendent, pour 21 500 livres, à François de ROQUEFEUIL leur immense domaine de Rouet (dont une verrerie), de Lauret, du mas des Baumes et de Gabriac (Cristal, 2005, p.163).
En 1584 l'évêque SUBJECT, de Montpellier, vend à Antoine de CAMBOUS (Viols en Laval), dit aussi Antoine de Cantagrils (Argelliers), le château et domaine de Montferrand (Saint Mathieu de Tréviers) avec ses mas et usages comme le mentionne l'acte de vente :
« Vente de Mgr du Subject des usages du château de Cambous en raison des pertes subies, occcupation des mas par les perturbateurs, et pour reconnaître les services rendus pour recouvrer le château de Montferrand occupé par les réformés en 1575 » (JArnal, 2004).
A la même date Antoine de Cambous acquiert les droits féodaux de l'évêque Subject sur la ferme de Calages (orthographiée, aussi Calatges) qu'il a acheté à François de SAINT FELIX, seigneur de Clapiers (Pioch, 2010).
Domaines de Gabriac, le Rouet, Lauret, des Baumes achetés en 1579 au chapitre de Montpellier par Jean de Roquefeuil. Source : IGN Géoportail.
A la même période (fin XVIe siècle), Pierre GRIFFI, de la cour des comptes de Montpellier acquiert les biens et domaines de l'abbaye de Vignonoul (Guiraud 1918, cité par Le Roy Ladurie, 1957, p.227).
En 1575, le chapitre de l'abbaye de Valmagne, suite au siège et destructions de l'abbaye, vend plusieurs domaines.
A Montpellier, l'évêque Subject vend, pour 2000 écus, au conseiller GRIFFI ses « château, terres et seigneurie de Murviel » (Le Roy Ladurie, 1969, p.219).
En 1620 la communauté de La Boissière achète à l'abbaye d'Aniane ses bois qui deviennent ainsi des bois communaux (Lalanne, communication personnelle).
Même si l'ensemble des ventes de biens du clergé reste secondaire, il n'en reste pas moins significatif : le foncier seigneurial permet aux nouveaux riches d'acquérir des titres et d'entrer dans la noblesse...
C'est aussi la poursuite de la main mise urbaine sur le foncier rural.
Avec le foncier ecclésiastique, on s'approprie aussi la dîme (qui peut ainsi « devenir huguenote ou Réformée »), que l'on peut arrenter. Les décimateurs sont le plus souvent, des résidents urbains, marchands en milieu rural (bleds, laine, viande, huile, bois...), robins, voire nobles.Carte des domiciles des nobles 1668- 1671 : une noblesse essentiellement urbaine en général et, en particulier dans le diocèse de Montpellier ; une certaine dispersion rurale dans le diocèse de Nîmes.
Source : « Atlas Historique du Languedoc ». Université de Montpellier 3 et Archives Départementales de l'Hérault :http://archives.herault.fr/data/info/2710_nobles_domiciles_i.pdf//
Le foncier forestier
Les conflits dans le foncier boisé sur les différentes utilisations du bois. Aniane 1601.
A Aniane, sur les patus de la Communauté, le conflit sur la ressource en bois est entre les habitants d'une part et les tuiliers et potiers d'autre part. Déjà, en 1601, la Communauté avait imposé une taxe de 100 tuiles sur chaque fournée, ceci procurant, par ailleurs une ressource pour la Communauté. Puis il sera interdit aux tuiliers de vendre leur production hors de la Communauté, et le nombre de fournées sera règlementé. Tant et si bien que les tuiliers finiront par s'approvisionner hors des bois communs et quitter Aniane (Roque et alii, 2011, p.37). Par contre les potiers, sans doute artisans plus locaux et de plus d'intérêt pour les habitants seront épargnés.Aniane, la forêt
Source: Inventaire Forestier National http://www.ifn.fr/carto/carto/afficherCarto/34//.
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