Forum du 13 février 2016


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Lieu
le Forum des Garrigues a eu lieu le Samedi 13 février 2016 au matin au Foyer communal de Saint Côme et Maruejols (30), 4 rue du Moulon à Huile. Il a été suivi d'un repas partagé (chacun amène sa spécialité) puis l'après-midi d'une balade commentée sur le Puech de Mauressip avec l'association des Amis du Moulin.

Ordre du jour
9h30 : accueil café
10h00 introduction :
> quel projet collectif pour les garrigues ? quel rôle et place du Collectif des Garrigues ? regards et discussions sur le chemin parcouru et le chemin à parcourir.
10h15 : regard en arrière
cela fait trois ans (en 2013) que le Collectif des Garrigues existe formellement après une longue maturation au sein du projet garrigue porté par l'association des Écologistes de l'Euzière. Après la finalisation de l'Atlas des Garrigues, le Collectif s'est penché sur la question des "garrigues au 21e siècle" en faisant émerger de vastes opérations de cartographie participative, d'études sur la revalorisation économique des garrigues et de redéploiement pastoral. Regardons et partageons ensemble le chemin parcouru mais aussi les difficultés rencontrées, les écueils ou points à améliorer.
11h30 : regard en avant
si l'on considère que le projet du Collectif des Garrigues avance par étapes de 3 ans (2010 à 2013 : la conception ; 2013 à 2016 la naissance et les premiers pas) quelle sera la prochaine étape ? qu'imagine-t-on comme développement, comme projet d'ensemble pour les garrigues, comme fonctionnement pour le Collectif d'ici 2019 ?
13h00 repas partage
14h30 balade commentée sur le Puech de Maurressip (ou Mourressipe) avec l'association des Amis du Moulin

Compte-rendu
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Télécharger les notes prises en séance

Présents (24 participants) : Christian et Dominique Abrial, Jean-Luc Avon, Michel Bouchet, David Delon, Bruno Fadat, Alain Giacalone, Manuel Ibanez, Clémentine Le Lay, Françoise Lienhardt, Amélie Nespoulous, Dominique Vaché, Gaëtan Moreau, Guilhem Martin, Jocelyne et Jacques Jaunin, Michel Pressac, Jean Derym, Alain Allier, Martial Acquarone, Agnès Pili, Bruno Bertrand, Nadine Jouanen, Jean-Daniel Lavergne.

1- Mémoire du Collectif

"Préhistoire" de 2007 à 2010 : un petit groupe de naturalistes sur les Garrigues et quelques écologistes de l’Euzières s’attachent à l’animation autour des Garrigues : consultations, collectes… 15000 personnes rencontrées et 1er Rendez-Vous des Garrigues fin 2009.

Phase de rassemblement 2010 à 2013
Émergence des enjeux et 3 années de gros travail et cristallisation dans l’Atlas des Garrigues en 2013. Présentation du Collectif en octobre 2013 après 6 mois pour le structurer : texte fondateur, règlement intérieur et statuts.

Bilan depuis 2013
- 673 personnes dans le réseau
- 24 rendez-vous des Garrigues + de 1000 personnes cumulées (environ 40 à chaque fois)
- 12 cartographies participatives en tout plus de 100 personnes formées ; plusieurs chantiers cartogarrigues.
- 80 étudiants mobilisés sur la valorisation des Garrigues ; 10 études ; 2 présentations publiques.
- Projet Pasto-Garrigues : en cours ; 12 éleveurs en cours d'installation rencontrés, 6 projets tutorés.
- 6 Forums ; Plusieurs dizaines de webzines ; 20 radios escapade environ ; 3 colloques avec les Écologistes de l’Euzières, 2006 Le pont du Gard, puis St-Martin ; Le Pont du Gard et Sup-Agro.
- Implication dans des instances, représentations dans des comités de pilotage

Lecture collective du texte fondateur.

2- Le point après ces 3 années
Activité participative pour lister les manques et les satisfactions.

Les manques :
  • Communication / fonctionnement du collectif : Communication trop touffue ou mal perçue qui culpabilise de ne pas s’engager plus ou qui effraye un peu. Manque de visibilité dans le réseau sur les acteurs, les finances.
  • Espace / territoire : L’objectif de « faire territoire » et de porter la vision d’une zone naturelle à protéger est trop faible et la visibilité de l’animation territoriale pas assez mise en valeur.
  • Éducation / jeunes / transmission / formations : Difficulté à faire venir les jeunes et à transmettre (pédagogie en milieu scolaire) ou dans le réseau en terme de techniques d’animation participative, pour lever les freins sur le partage et une culture du bien commun.
  • Relations extérieures / ouverture du collectif : Difficulté à jongler entre action locale et enjeux globaux (liens avec les collectivités ; impliquer le collectif dans les organes de décision PLU, SCOT…) ; garantir une mixité sociale et l’ouverture sur les parcs et autres zones de Garrigues, à l’international...
  • Thématiques manquantes : Relation avec les villes, urbanisation des villages et dimension durable. Cultures intensives, polluantes, envahissantes. Soutien et portage des petits projets. Aspects globaux, tourisme, énergie, choix d’agricultures, acteurs économiques hors pastoralisme.

Les Satisfactions :
  • Respect des principes fondateurs : Les actions entreprises respectent l’esprit, le texte fondateur et les principes de gouvernance. Belle répartition des rôles entre bureau et Forum ; Rigueur et organisation ;
  • Disponibilité, compétence et écoute du réseau de sécurité : Réseau d'acteurs toujours disponible, à l’écoute et efficace, connaissance des intervenants sur le territoire ; Dialogue, échanges, ouverture, partage et coopération grâce aux méthodes d’animation et le respect de la gouvernance.
  • Partage et création de bien commun en open source : Centre de ressources vivant et éthique (open source) ; création de biens communs, échanges de connaissances, rencontres, volonté de partage sur les méthodes et les savoirs.
  • Rencontres et animations participatives : Excellents moments de rencontre, toujours passionnants lors des animation participatives et rencontres du collectif. Favorise les contacts et les échanges entre les contributeurs, membres citoyens standards (rôle d'éducation populaire au vrai sens).
  • Outils de communication ; Atlas, armoire forte, lettre, liste de diffusion ;
  • Grands projets, valorisation des Garrigues : Émergence de projets innovants : Opération libre, balado-création, sociologie… croisant les approches du territoire. Partage des grands projets : pastoral, économie des garrigues, cartographie participatives. Valorisation symbolique de la garrigue.

3- Exploration du futur
Activité participative autour de 3 questions.

Question 1 : Quelle vision pour les prochaines années ?
  • Rester en cohérence avec le texte fondateur
  • Mise en réseau et prospective : Inventorier les acteurs et les initiatives, les fédérer et les mettre en réseau, de nos garrigues jusqu’à l’international et mener des réflexions collectives et prospectives pour innover, expérimenter l’avenir et faire reconnaître le territoire de manière officielle pour une traduction dans les documents cadre (SCOT…). Articuler les relations avec le monde politique et les collectivités. Bâtir un observatoire naturalise des Garrigues avec un système d’alerte.
  • Éducation populaire et sensibilisation : Mieux intégrer l'éducation populaire, les enfants, les coffres forts, les jeunes (rédaction d'un Atlas pour les enfants par exp.) Sensibilisation, éducation à l'environnement, pédagogie...
  • Thématiques à explorer : l’énergie ; Cultures de proximité autour des agglomérations ; l'eau, les traitements phyto (vignes), les pollutions
maintien et préservation de l'espace et du patrimoine ; Inventorier les pierres sèches, les matériaux en Garrigues.
  • Mieux communiquer dans le réseau ou relayer : Mieux communiquer entre nous : rassembler les informations de toutes les associations si le besoin existe et relayer, mais quoi ? Rendre les associations plus actrices dans le collectif ? Avoir un salarié spécifiquement pour l'animation sans avoir à s'impliquer dans les projets.

Question 2 : opérationnel, on fait comment pour mettre en œuvre la vision?
  • Représentations, relais : Impliquer élus et administrations ; Créer un groupe de représentants formés et défrayés dans les commissions techniques, instances de consultation, SCOT... Avoir des référents dans les collectivités et les écoles. Créer des commissions extra-municipales ou de com/Com. de dév. durable (sans élus!) Que chaque association spécialisée relaye l'ensemble des autres thèmes. Faire une relais avec les missions locales pour l'emploi et les CAT.
  • Communication : Communiquer, impliquer et associer associations, élus, etc à l’échelle locale et institutionnelle pour palier à la difficulté de faire connaître le Collectif; Créer un groupe de travail communication (annuaire, agenda,…) ; créer un poste pour l'animation du réseau et la communication. Avoir plus de lisibilité et un plan de navigation pour le site. Imaginer 2 niveaux : communication générale centralisée à diffusion large + un réseau d'informations plus fin entre les membres ; Outils de communication à distance et former le réseau pour limiter l’infobésité.
  • Thématiques : L'énergie; « respect des sites » ; Tourisme ; Les garrigues comme zone naturelle ; Collecte du patrimoine au sens large (culture) ; Être attentifs aux attentes, aux besoins, à l'émergence de nouveaux thèmes de travail, de réflexion.
  • Veille : Veille sur les enquêtes publiques (voir avec les asso qui font déjà ce travail d’installation) ; Veille / observation naturaliste commencer par l'expression des besoins, identifier le sujet fédérateur, mettre en réseau…
  • Éducation : Créer une « malette pédagogique » ; Profiter des compétences du réseau pour proposer un programme / une offre pédagogique vers les scolaires ; Réflexion sur la pédagogie/sensibilisation des jeunes publics (outils, supports, contenus..) ; Trouver de l'argent et des personnes ressources : acteurs de terrains, animateurs de réseau
  • Projets grands et petits : Continuer la méthode actuelle pour les projets ; Pour les petits projets, envisager de donner des conseils, de former les porteurs de projet, faire de la mise en lien.
  • Valorisation du collectif : Comment valoriser l'expertise au sein du collectif ? Via des formations ? Sous-traitance : le collectif comme « coopérative d'activités » ; comment transmettre des savoirs-faire du matériel à la fermeture d’une structure ?

Question 3 : Quels organisation et rôles du collectif pour permettre cette mise en œuvre ?
  • Participation des associations : Favoriser l'implication et la participation des membres des associations dans le fonctionnement du collectif et les R.V des Garrigues ; aider juste au lancement des projets ; Augmenter le taux de participation aux Forums.
  • Sources de financements et de revenus : 1 salarié + bénévoles ou plus de salariés ou mises à disposition ou valoriser l’expertise des membres ? Constituer un réseau de personnes ressources associées qui puissent intervenir au nom du collectif en étant rémunérées. Ex : éducation nationale, projet pédagogique, classes de découvertes. Formaliser une offre de formation ; Financements sur projets/ thèmes ? Créer un bureau d'étude, sur quelle expertise ? Récupérer de l'argent de la taxe ENS ? Sortir de la spirale : projet – financements ; Un mécène ou un leg ; Concours des banques ; Services à monnayer : pastoralisme, valorisation touristique, sentiers d'interprétation, publications...
  • Formation du réseau : Former le réseau au participatif, la communication, former des animateurs thématiques. S'appuyer sur la richesse des compétences du réseau et inventer un modèle innovant. Avoir un poste dédié à l'animation du réseau. Autoformation au sein du réseau par transmission et en fonctionnant en binôme.

Conclusion de Jacques Arlandis Président de l'association
Avancer sur la place du collectif dans la valorisation et la reconnaissance du territoire des garrigues et en particulier dans le cadre plus global de la nouvelle grande région se pose, avec l'accord et le point de vue des membres.
La représentation du collectif dans les instances territoriales et sa participation plus large en finançant 2 temps plein, pose la question de l'équilibre entre bénévolat, salariat et mobilisation du réseau et des membres. Revisiter le texte fondateur va être un chantier nécessaire pour revoir les principes de gouvernance et l’équilibre entre individus, experts, associations, élus politiques. Le plan de charge d'implication et de participation est donc à travailler pour activer les compétences dans le réseau via des formations. Ce matin, un petit quart de personnes venait pour la 1ère fois. Ce serait bien de pouvoir mobiliser davantage (les jeunes en particulier) pour les faire passer d'une action à une participation plus régulière. 2019 : un Forum à 200 dont la moitié de jeunes !
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