Microtoponymie de Brissac
Devès et Devois
Pour devèrs, L. Alibert propose, entre autres, le sens de "pente" ; devés est défini par "bois interdit, en défens ; pâturage interdit". Le dérivé devesa est défini par "pâturage interdit ; réserve, terrain réservé ; jachère, friche" (p. 297).
Lors de nos enquêtes, nous avons sollicité de la part des témoins une explicitation du terme devois. Il s'est avéré que 31 témoins (sur 47, pour nos 5 zones) n'ont pu proposer de sens.
Les définitions recueillies exploitent les termes, ou expressions « versant » (Ganges, T3), « dévers » (Vic-la-Gardiole, T1 ; Saint-Just, T3 ; Lansargues), « flanc de colline » (Cazilhac, T1 et T2) ou « bois sur flanc de coteau » (Lunel).
En zone 1, à Agonès et à Brissac, les témoins ont proposé les sens de "terre inculte" (Brissac, T1), de "pâturages communaux" (Agonès, T1) ou de "vaste pâturage" (Brissac, T3), de "pâturages où les bêtes ne pouvaient paître qu'à certaines périodes" (Agonès, T2). T3 d'Agonès ne peut proposer de sens mais suppose que « le sens actuel doit être celui de "pâturage" », étant donné que des bêtes vont parfois paître en ce lieu.
A Ganges, Le Devois est un tènement en "dévers", d'un dénivelé de 150 m.
A Agonès, Le Devois désigne pour T1 d'anciens "pâturages communaux", et pour T3,des "landes". Ce tènement est de nos jours un lieu de garrigue en "dévers", de 202 m d'altitude à 150 m, et offrant donc un dénivelé de 45 m en 1 km.
A Cazilhac, Le Devois de Bayle est un tènement en "dévers" de 364 m à 289 m.
Devois de Rieux est un "dévers" de 364 à 168 m.
Les Devesous désigne un tènement en "dévers" de 228 m (au nord) à 209 m (à l'est).
Par contre, Devois du Fesquet désigne un "monticule", culminant à 242 m, d'un dénivelé de 40 m. Aussi, bien que des "versants" soient attestés sur ce tènement, ce lieu aurait-il mieux mérité la dénomination de Pioch.
A Brissac, le vaste tènement qu'est le Devois de la Vernède offre un relief varié : on peut y constater la présence de deux serres, l'un de 246 m d'altitude, entre Combe Pluvieuse et Combe des Mûriers, et l'autre culminant à 278 m. En conséquence, les "dévers" y sont nombreux ; mais nous noterons que le tènement, au nord, tombe à pic, telle une falaise, sur l'Hérault.
Sur le tènement nommé Le Pertus et le Devois de Jacqou (sic), passe un chemin conduisant de Cazilhac-le-Haut au Roc Blanc (ce qui justifie le référent "pertus"). Ce tènement est en "dévers", au nord-ouest, de 443 m à 361 m.
Le Devès est un tènement, situé au nord-est du village, offrant un dénivelé de 30 m en 250 m, pour la partie nord-est du tènement uniquement. T1 nous a dit que ce lieu était inculte, et que les chèvres y paissaient autrefois.
Le Devés Neuf est un tènement situé au sud-ouest de Verdier. Son dénivelé n'est que de 30 m en 250 m.
Le Grand Dévés (CN) a été rebaptisé La Combette par le Cadastre Remanié. Le dénivelé est de 40 m en 200 m. T3, qui était berger, a attesté que ce toponyme désignait "un grand terrain clos, réservé aux pâturages périodiques".
Ces Devois s'avèrent être, en règle générale, topographiquement, des "dévers", attestés pour chacune des communes de la zone 1, ainsi qu'à Cabrières et Saint-Clément-de-Rivière.
Seuls les témoins de Brissac et Agonès perpétuent le sens de «défens pâturage », en raison de leur connaissance de l'utilisation des lieux. L'exploitation du lieu, conjointe à une désignation toponymique spécifique, permet de pérenniser le sémantisme du terme étymologique.
Prononciation occitane :
Le Devès
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