Des populations d'oiseaux au caractère méditerranéen affirmé
Auteur : Manuel Ibanez
Date : novembre 2013
Environ 130 espèces d’oiseaux se reproduisent sur le territoire des garrigues, auxquelles peuvent être ajoutées un nombre important d’espèces hivernantes et de passage. Ce chiffre important (plus de 40% des oiseaux nicheurs de France métropolitaine), démontre la richesse du patrimoine naturel du territoire. Cette richesse est marquée par un caractère très méditerranéen : près de 60% des espèces strictement méditerranéennes de France y sont présentes.
Ce sont les pelouses sèches, les garrigues ouvertes et buissonnantes ainsi que les milieux rupestres qui abritent les oiseaux les plus caractéristiques : grands rapaces comme l’Aigle de Bonelli (Aquila fasciata), le Vautour percnoptère (Neophron percnopterus), le Grand-Duc d’Europe (Bubo bubo), fauvettes, traquets ou alouettes. Le cas des fauvettes méditerranéennes illustre parfaitement l’adaptation aux différents stades d’évolution de la garrigue. Les différentes espèces présentes se répartissent dans un gradient de hauteur croissante de végétation. La Fauvette à lunettes (Sylvia conspicillata) occupe les brousses très basses à chêne kermès et les zones récemment brûlées, la Fauvette pitchou (Sylvia undata), la garrigue basse et dense, la Fauvette mélanocéphale (Sylvia melanocephala), les zones buissonnantes, sous-bois denses et les haies jusqu’aux milieux périurbains, la Fauvette orphée (Sylvia hortensis), le matorral * haut et arboré et enfin la Fauvette passerinette (Sylvia cantillans) les taillis *, clairières et lisières, la Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla), les zones boisées.
Au niveau des espaces forestiers, pinèdes et taillis de chênes verts sont moins riches, tant en nombre qu’en originalité des espèces. On y trouve néanmoins dans certaines combes inaccessibles, le nid du Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), un grand rapace se nourrissant essentiellement de reptiles.
La mosaïque agricole des plaines, bassins et coteaux, lorsqu’elle est encore bien préservée constitue un milieu intéressant pour les oiseaux. De même, la présence de quelques milieux humides, bien que peu nombreux et isolés, comme le barrage de la Rouvière près de Quissac ou l’étang de la Capelle vers Uzès, apporte un peu plus de diversité sur le territoire.
La frange nord du territoire, notamment les Monts de Saint-Guilhem-le-Désert, la vallée de la Buèges et le piémont cévenol, reçoivent des influences plus montagnardes. Cela s’observe sur les populations d’oiseaux, dont certaines se trouvent ici en limite d’aire comme l’Aigle royal (Aquila chrysaetos) et le Crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax).
La patrimonialité de l’avifaune* des garrigues s’appuie surtout sur son très fort caractère méditerranéen. Sur les 21 espèces considérées comme menacées ou quasi menacées et inscrites à ce titre sur la liste rouge nationale*, 12 sont strictement méditerranéennes.
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