Auteur : Claire Lecoeuvre, Manuel Ibanez
Date : novembre 2013
A-t-il existé ou existe-t-il une identité culturelle sur le territoire des garrigues ? Rien n’est moins sûr. La notion même d’un territoire des garrigues
est très récente et la quasi-absence de travaux d’anthropologie sur cet espace empêchent de pouvoir faire ressortir des caractères spécifiques
structurants. L’étude des usages de la garrigue, comme l’ont initiée Paul Marcellin d'abord et Clément Martin dans son ouvrage “La Garrigue et ses Hommes”, pourrait servir de piste pour identifier des spécificités culturelles.
Néanmoins, l’espace géographique, décrit dans le présent ouvrage comme un territoire en construction, est bien un espace vivant en perpétuel
mouvement qui s’enrichit au cours du temps de la diversité des influences qu'il subit.
Loin de nous l'idée de prétendre donner des solutions à tous les problèmes que posent ces territoires. Notre ambition se limite à mettre en lumière leurs richesses et leurs potentialités, souvent occultées par l'apparente hostilité de leurs paysages et par la réputation des garrigues d'être le pays des pierres.
Espace d’entre-deux, entre plaines et montagnes, entre vallée du Rhône et vallée de l’Hérault, entre urbain et rural, le territoire des garrigues est un espace de passage encadré et traversé par des routes et chemins (chemins de transhumance, route du sel, voies ferrées qui permettait le transport du vin...). Les migrations commerciales, agricoles, artistiques, linguistiques, religieuses ont posé en chemin des traces matérielles et immatérielles de leur passage.
Au carrefour de ces cheminements, les lieux de rencontre entre l’agitation des foires, marchés et fêtes villageoises et la tranquille convivialité
des masets *, ont permis de brasser ces multiples influences.
Par ailleurs, l’observation plus récente des représentations fait apparaître l’émergence d’un imaginaire collectif de la garrigue. À partir de la vision qu’en ont les gens, une entité naturelle étudiée par la longue lignée des botanistes de Montpellier, un espace où l’on pratique ou pratiquait tel ou tel usage, un paysage observé ou fantasmé, cet imaginaire se construit peu à peu, relayé et amplifié par des œuvres d’artistes, de peintres et d'écrivains.
Commentaire sur la carte "éléments de la vie culturelle en garrigue aujourd'hui"
l'analyse de différentes données (lieux culturels, événementiels, journées du patrimoine) fait apparaître des pôles culturels majeurs centrés sur les principales agglomérations (Nîmes, Montpellier, Alès) et des pôles secondaires (Pont du Gard, Uzès, Sommières, Sauve). Ces derniers sont tous situés dans la partie gardoise du territoire des garrigues, par contre, côté héraultais, lieux et événements culturels sont plus largement répartis.