Un après-midi de réflexion pour coopérer en faveur du pastoralisme
(c) C. Boumier / SMGG Manuel Ibanez, membre du Collectif des Garrigues, a introduit l’atelier de l’après-midi par un exercice permettant de briser la glace et de se regrouper par « type d’acteurs » : les participants ont été invités à se regrouper tour à tour par genre, puis par âge, puis selon leurs connaissances de la garrigue et du pastoralisme en répondant à quelques questions à ce sujet (« Savez-vous ce que signifie ICHN (= Indemnité Compensatoire de Handicap Naturel) ? », « Savez-vous ce que signifie PLUI (= Plan Local d’Urbanisme Intercommunal) ? »…). Enfin, ils se sont regroupés par « type d’acteurs » selon qu’ils se sentaient davantage :
Eleveurs/agriculteurs ;
Institutionnels/Ă©lus ;
Membres d’association/gestionnaires ;
Habitants des Garrigues/consommateurs.
Les groupes ainsi formés ont alors travaillé à répondre à la question :
« Comment peut-on coopérer pour maintenir le pastoralisme sur notre territoire ? Que pouvons-nous faire chacun à notre échelle ? » .
Dans un premier temps, chacun des groupes a répondu aux questions suivantes :
« En tant que [groupe d’acteurs] , nous avons besoin de … (besoins) , mais nous devons faire face à …. (contraintes) . Nous attendons de [autres groupes d’acteurs] qu’ils fassent … (attente) . »
Après une réflexion au sein de chaque groupe afin d’identifier deux ou trois besoins principaux, les réponses ont été exposées à tous, et renseignées dans l'arborescence ci-dessous.
Dans un deuxième temps, les groupes ont alors répondu à chacune des attentes :
« En tant que [groupe d’acteurs] , nous pouvons apporter … (propositions) OU nous apportons déjà … (missions/actions actuelles) ».
d’abord au sein de chacun des groupes, puis à la salle, permettant de compléter davantage l’arborescence :
(Mode d'emploi : pour vous déplacer sur l'arborescence, cliquez et maintenez le "clic" tout en la déplaçant comme vous le souhaitez ; pour déplier l'arborescence, cliquez sur les les intitulés des branches, ou leurs bulles ; pour zoomer ou dézoomer, utilisez la molette de votre souris, ou les icônes + et - en haut de l'arborescence : n'ayez pas peur de tester !)
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A la suite de ce travail de recensement des réflexions, les échanges ont été riches, et quelques tendances remarquables en ont émergé :
Un constat positif a été que les propositions et les actions déjà réalisées sont nombreuses dans l’ensemble des groupes !
Il semble qu’il y ait foisonnement croissant d’initiatives autour de l’élevage pastoral : aujourd’hui, cela génère un flou sur les missions et compétences de chacun. Afin d’éviter une dispersion des bonnes volontés et des forces actives, il est nécessaire de recenser ces initiatives, et d’engager une mutualisation et une capitalisation autour de celles-ci, et ainsi organiser une coopération efficace en faveur des pratiques pastorales en garrigues ;
Force est de constater que le manque de moyens financiers (et par conséquent humains, matériels…) a été une réponse quasi systématique et largement partagée entre tous les groupes : cela confirme la nécessiter de mutualiser les moyens et les actions pour un soutien collectif cohérent en faveur des pratiques pastorales ;
Les interventions du groupe d’agriculteurs/éleveurs mettent l’accent sur le fait qu’une activité agricole est une activité économique à part entière, même si elle implique d’être passionnée par ce travail. Pourtant les éleveurs sont sollicités en permanence, comme si le fait de travailler en extérieur, et au contact d’animaux pour les éleveurs, faisait de leur travail un « loisir ». Ce constat met en lumière l’importance de travailler à faire reconnaître l’activité d’élevage comme une activité économique à part entière donc, ainsi que de faire (re)connaître les intérêts multiples de cette activité sur un territoire , au-delà d’un petit cercle de convaincus. Cette reconnaissance doit se traduire non seulement au niveau des perceptions, et donc dans les discours, mais également par un soutien économique (paiement pour service rendu, consommation des produits d’élevage locaux aux prix juste…). Néanmoins, si ce constat est partagé au sein du groupe d’agriculteurs/éleveurs, les modalités de soutien économique ne sont pas spontanément définies unanimement par ses membres, notamment car il semble qu’il y ait une distinction nécessaire à faire entre les activités commercialisant des produits (viande, fromage…), et celles commercialisant des services (randonnées, accueil pédagogique, entretien des milieux…) ;
De nombreux points de blocage évoqués au sujet des pratiques pastorales concernent en fait l’élevage en général, voire l’agriculture en général , et non spécifiquement l’élevage en garrigues : il faut travailler davantage sur ce qui fait la spécificité de ces pratiques pastorales en garrigues, ainsi que sur ses blocages spécifiques pour soutenir ces pratiques ; sans bien sûr s’affranchir de travailler à lever les blocages généraux, puisqu’ils sont de toute évidence aussi « bloquants » en garrigues ;
Les échanges très riches tout au long de la journée, et en particulier durant l’après-midi, ont fait clairement prendre conscience du fossé existant entre les préoccupations des uns et des autres, ainsi que de la méconnaissance mutuelle entre les différents « groupes » : pour lever ces difficultés, diverses propositions se rejoignent sur l’importance de diffuser des informations claires au sujet des pratiques pastorales, et de développer la communication entre les différents types d’acteurs, par la rencontre notamment, afin de changer les perceptions, et donc les comportements (consommation, usages des garrigues…).