La chasse
Auteur : Gérard Souche et Manuel Ibanez
Date : novembre 2013
La chasse, activité traditionnelle ancienne dans les zones de garrigue, se démocratise surtout après la Révolution en lien avec le droit de propriété. Ressource complémentaire mais surtout activité ludique, elle est de plus en plus pratiquée au XIXe siècle et début du XXe au fur et à mesure que les habitants des garrigues arrivent à dégager du temps libre. La chasse est par exemple une distraction très prisée des masetiers * nîmois qui la pratiquent au poste ou à la “montée” (la passée : le retour vers la garrigue à la tombée de la nuit des bandes d’oiseaux ayant passé la journée dans les plaines agricoles pour se nourrir) comme le décrit Jules Igolen en 1931 (extrait des Mémoires de l’Académie de Nîmes).
Pour de nombreuses espèces “qui ne valent pas la cartouche”, se pratique également le piégeage. L’exemple des capitelles-garennes est illustratif. Il s’agit d’une capitelle autour de laquelle on a aménagé des terriers (des garennes). Les lapins qui s’y introduisent se trouvent au bout piégés à l’intérieur de la capitelle, dans laquelle il sera alors facile de les récupérer. On en trouve des restaurées dans les villages de Saint-Côme-et-Marujeols, à Nages-et-
Solorgues... Durant la seconde guerre mondiale, le piégeage, surtout du Lapin de garenne, va prendre une grande importance, sauvant de nombreux habitants des garrigues de la famine.
Mais au cours du XXe siècle et notamment dans la seconde moitié, la chasse va se métamorphoser. Les milieux naturels évoluent vers la forêt favorisant l’arrivée du grand gibier, la myxomatose décime très rapidement les importantes populations de lapins, le monde agricole se transforme, les notions de protection des espèces et de gestion des milieux naturels se diffusent rapidement, d’autres usages de loisirs apparaissent. D’une chasse-cueillette, on passe peu à peu à une chasse-gestionnaire.
Cartes et illustrations
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