Entre plaine et relief, le foncier au cours de l'Histoire
Auteur : Olivier de Labrusse Date : novembre 2013
Il s’agit ici de mettre en relation les questions que l’on peut se poser sur le foncier (les statuts de propriété ou de location, les usages des terres, leurs valeurs de marché, patrimoniales, la rente foncière...), avec une approche historique et géographique prenant en compte l'hétérogénéité du territoire des garrigues.
Les usages actuels du foncier (urbanisation, relocalisation des cultures, friches, abandons) rompent avec la longue durée historique de l'ancienne civilisation agraire des garrigues. Cependant, les usages actuels doivent composer avec l’héritage séculaire du foncier, inscrit dans les paysages, les parcellaires, les sols, voire les murets, les terrasses, les chemins, les cadastres ainsi que les patrimoines.
Le foncier des garrigues varie avec la topographie
Une opposition entre reliefs et plaines
Le contraste des parcellaires est apparent sur une carte cadastrale à l'échelle du territoire des garrigues, avec d’importantes différences de densité et donc de taille des parcelles cadastrales (voir carte ci-contre). L’opposition est ici très nette entre les reliefs à grand parcellaire et les plaines ou vallées à microparcellaire. Dans le premier cas on identifie, en termes fonciers, du sud-ouest au nord : le Causse d’Aumelas, les Garrigues du montpelliérais, le Causse de l'Hortus, le Massif du Coutach, le Bois des Lens, les Garrigues nîmoises, celles de Valliguières, et à l’extrême nord, les Garrigues et forêts de Lussan. Pour le microparcellaire, on identifie la plaine de Fabrègues, le Sommiérois, la Vaunage, la plaine-sillon de Saint-Mamert, le bassin de Lédignan, la Gardonnenque et l'Uzège.
La répartition des densités foncières, à une échelle plus locale
Cette opposition générale de terroirs fonciers est également soulignée par la position de la plupart des agglomérations à la jonction des reliefs et des plaines, vallées ou bassins. Le parcellaire est commandé par ses usages aux différentes époques selon des systèmes d'utilisation des terres bien précis. Actuellement nous héritons en très large partie du parcellaire des époques antérieures, parfois modifié selon de nouveaux besoins.
Un exemple est fourni par Poussan (34) à la limite du sillon de Montbazin et du Causse d'Aumelas. Dans certains cas, le contact peut être direct entre plaine et relief, comme à Saint-Victor-la-Coste (30).