Crès (Le), Plaine Basse et le Crès, Brissac ; Le Crès, Cazilhac : les témoins de Brissac ne peuvent proposer de sens pour la première occurrence, et T3 atteste que la terre est caillouteuse. T1 atteste que la terre est "graveleuse". Pour
Crès (p. 127), F.R. Hamlin renvoie Ă
Grès (p. 185). L. Alibert donne une seule définition, pour ces deux termes, cumulés dans un seul article,
cres/gres "terrain pierreux oĂą le roc affleure" (p. 250). F.R. Hamlin propose, pour Brissac les formes anciennes
mansum de Crecio, pour 1218 (c. Magal., II, 184), et pour 1270,
podio vocato del Cres (c. Magal, III, 124). F.R. Hamlin donne comme Ă©tymologie de
Crès, une "variante phonétique de
gres, 'terrain pierreux et maigre oĂą le roc affleure' ". F.R. Hamlin note que la forme
Grès est plus ancienne et plus générale sur le territoire de l'Hérault que la forme avec initiale sonore, fréquente seulement vers l'est de Montpellier".
Dans un article paru dans la N.R.O., intitulé "Sur deux appellatifs topographiques", J. Boisgontier note que suite au recensement des formes
Grès et
Crès sur la base du fichier RIVOLI, il a pu constater que ces deux formes ont une étendue géographique différente. Pour
Le Gres, il a Ă©tĂ© relevĂ© une forte concentration dans le Gard (p. 193). "Quant Ă
Crès, il occupe une aire 'méditerranéenne' beaucoup moins vaste, limitée à l'Hérault et à des portions adjacentes des départements voisins." J. Boisgontier ajoute que "les auteurs qui se sont intéressés aux termes
gres et
crès ont conclu bien rapidement et bien légèrement à l'identité des deux vocables à peine distinguée selon eux par une alternance sourde/sonore à l'initiale." (p. 194). L'auteur insiste sur d'autres divergences importantes, telles le [é], é fermé pour l'un, et le [è], è ouvert, pour l'autre ; il note ensuite les divergences des formes au pluriel,
greses, [grézés] en languedocien, et
crèsses, [krèsés], avec /s/ sourd. J. Boisgontier conclut que "trois divergences phonétiques sur quatre phonèmes, voilà qui devrait inciter les étymologistes à la prudence". Pour
crès, l'auteur retient comme origine une base p.i.e.
*kar(r), signifiant "pierre, rocher". Néanmoins, pour les deux types de dénominations, la notion de
'terrain pierreux et rocailleux' peut ĂŞtre retenue.
Sommaire