Les Orchidées d'Arpaillargues
Présentation
Ces plantes apparues au Jurassique et présentes de par le monde, dont il existe 25 à 30000 espèces, regroupées en 850 genres, ont toutes les mêmes caractéristiques : la structure de leurs fleurs et leur organisation biologique qui les place en étroite dépendance aux insectes et à certains champignons.
Les fleurs ont trois sépales et trois pétales dont le labelle de forme et de couleur étonnantes est un leurre pour attirer les insectes pollinisateurs. L’orchidée est capable d’effectuer trois stimuli. Elle attire par son odeur, sa forme, sa pilosité l’insecte : guêpe, abeille, mouche, papillon… qui, à la recherche de nectar ou croyant trouver une partenaire femelle, effectue un pseudo-accouplement se couvrant des pollinies (pollen) et va les déposer ensuite dans une autre fleur (pollinisation croisée). Autre curiosité, les graines contenues dans la capsule d’une fleur fécondée sont si petites et sans nutriment qu’elles nécessitent l’aide d’un champignon pour germer.
La France compte 170 espèces d’orchidées, toutes terrestres alors que les cousines tropicales sont presque toutes épiphytes (poussant sur un végétal) ou litophytes (sur la pierre). Le Languedoc en compte une centaine et le Gard 70.
Les Orchidées à Arpaillargues
A Arpaillargues nous pouvons en observer une dizaine réparties en cinq genres : Orchis, Ophrys, Sérapias, Limodores et Céphalanthères (selon la classification de Linné et davantage selon la classification phylogénétique).
D’abord les Orchis avec les Barlies de Robert, les plus grandes, les plus précoces et les plus nombreuses, fleuries dès mi février et que l’on peut remarquer au bord des chemins et même des routes. Les Orchis pourpres et militaires qui tapissent un terrain dans le quartier du Moulin à vent : le « pourpre » est un bel orchis de 40 à 60 cm dont les fleurs présentent des sépales rouge-foncé coiffant en casque un labelle évoquant une poupée à la jupe évasée. Le « militaire », très proche, a des fleurs portant un casque plus clair et un labelle évoquant un bonhomme pourvu d’un appendice caudal (ou zizi).
L’Orchis pyramidal, une belle orchidée rose fuchsia, était absente mais nous avons pu, en poursuivant la visite, observer des Ophrys : l’Ophrys de la passion, sous espèce de l‘Ophrys araignée qui cette année étaient très nombreux dès fin mars (Pâques). Ils étaient presque tous fanés (comme les Barlies), très fins, très clairs alors que leur labelle est bombé et très brun. Fort heureusement l’Ophrys bécasse a pris le relais. Jolie fleur aux sépales et pétales rosés, au labelle en forme d’abeille ponctuée d’un petit bec (d’où son nom) et surtout une rareté dénichée par hasard par Philippe alors que nous cherchions, dépités, les orchidées absentes du terrain si riche habituellement au Clos de trosse : un Ophrys miroir ou Ophrys speculum, aux sépales ovales ornés de deux lignes brunes portant sur son labelle trilobé un miroir bleuté. Très rare en France et protégé, arrivé sans doute par le vent dont la graine a trouvé miraculeusement le champignon nourricier, alors que l’insecte pollinisateur est absent de la région, c’est un événement pour un botaniste et un mystère !
Hélas, le mystère s’épaissit : ni Sérapias en langue, bien caractéristique et si nombreux l’an passé, ni Limodore aux longues tiges et fleurs violettes sans chlorophylle, près du vieux chêne boursouflé. Seules les photos ont tenté de les remplacer. Ni petites clochettes blanches de la Céphalanthère absente l’an passé, mais qui a bien voulu réapparaître (pas encore en fleurs) dans l’enclos de Coste Joulène bien ombragé où nous avons terminé la balade avec un verre de thé glacé à la vanille bien rafraîchissant.
Les Orchidées dans l’alimentation et l’art
Ce qui nous a permis d’évoquer l’Orchidée dans l’alimentation . Nous connaissons tous la gousse de vanille qui parfume de nombreux desserts et qui provient d’une orchidée mexicaine cultivée aujourd’hui dans de nombreux pays d’outre mer. Nous avons encore évoqué rapidement l’Orchidée dans la littérature, avec le Cattleya de Proust, l’Orchidée dans l’art avec l’Art nouveau et Billie Holiday coiffée de ces magnifiques fleurs.
Une belle balade sous un soleil d’été pour mieux faire connaître et préserver ses jolies fleurs fragiles et mystérieuses. Attention où vous marchez et sachez qu’il ne faut ni les cueillir ni les déplacer !
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