Populations d'orchidées



Auteur : Bertrand Schatz, Philippe Geniez, Francis Dabonneville et Michel Nicole
Date : novembre 2013

Souvent prises pour symboles de la flore méditerranéenne, les orchidées fascinent les naturalistes et les chercheurs par leurs fleurs originales. Leurs formes et leurs ornementations colorées ainsi que la complexité des stratégies d’attraction de leurs insectes pollinisateurs ont toujours été un sujet de curiosité. Généralement peu adaptées à la compétition, elles se plaisent dans les milieux ouverts des garrigues où elles sont largement représentées. Sur les 78 espèces du Gard et les 74 de l’Hérault, le territoire des garrigues en compte 55, ce qui correspond environ au nombre d’espèces présentes pour chacune des régions du nord-ouest de la France, donc sur des surfaces nettement plus importantes.
Le genre Ophrys est le mieux représenté, car ses espèces apprécient généralement les sols chauds et secs de la garrigue où ils passent l’été sous forme de tubercules. Parmi les plus communs en garrigue, on peut citer l’Ophrys jaune (Ophrys lutea), l’Ophrys petite araignée (O. litigiosa), l’Ophrys bécasse (O. scolopax) ou l’Ophrys de mars (O. exaltata subsp. marzuola). Il existe aussi quelques raretés comme l’Ophrys de Marseille (O. aranifera subsp. massiliensis), l’Ophrys aurélien (O. bertolonii) ou l’Ophrys miroir (O. speculum). Les genres Orchis et Anacamptis y sont aussi bien présents. Les Dactylorhizes inféodées principalement à des milieux humides, sont évidemment peu représentées en garrigue et y sont donc menacées ; parmi elles, la Dactylorhize d’Occitanie (Dactylorhiza occitanica) est endémique * des prairies humides du Midi méditerranéen français.
Des études récentes montrent qu’à l’échelle d’une génération humaine (25 ans), le niveau de couverture végétale a augmenté de 30 % du fait de l’abandon des pratiques pastorales. Cette évolution est néfaste aux orchidées de milieux ouverts, mais plus favorable aux espèces de lisières et de forêts. De plus, les espèces de milieux humides souffrent du drainage des prairies humides, et les périodes sèches hivernales
réduisent aussi fortement le nombre d’individus fleuris. Plusieurs populations sont ainsi suivies et des animations réalisées par la Société Française d’Orchidophilie du Languedoc.



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