La cohabitation entre usagers
Auteur : Françoise Kouchner, Frédéric Cambessedes
Date : novembre 2013
Quelquefois des conflits d'usage apparaissent. Comment favoriser un meilleur partage de l'espace entre des activités parfois très différentes ? Dans les garrigues autour de Nîmes, les collectivités ont joué la carte du dialogue et de la pédagogie aboutissant à la création d'un guide de bonne conduite des loisirs de nature.
Des garrigues près de la ville et “n’appartenant à personne“
Très proches de Nîmes, les garrigues sont devenues un terrain de jeu pour les loisirs de nature : randonnée, promenade, chasse, VTT, randonnée équestre, quad, moto... Une attractivité renforcée par certaines caractéristiques des garrigues nîmoises : des sites peu sélectifs techniquement, l’abondance de pistes (DFCI ou autres) propices à la circulation, des terres non exploitées semblant abandonnées, l’absence d'une forte parole réglementaire ; autant de facteurs que l’on ne retrouve pas forcément dans les Costières ou dans les Cévennes.Combien de pratiquants se croisent alors dans les garrigues ? Difficile de citer des chiffres, faute de comptages exhaustifs. Une certitude, la croissance continue de la fréquentation et l’augmentation des impacts sur les territoires : conflits d’usages, dégradation d’un couvert végétal fragile, érosion du sol et des chemins... Devant le constat, un groupe de travail sur la gestion des conflits d’usages en garrigues est constitué au printemps 2011, associant élus locaux, représentants des fédérations sportives, gestionnaires d’espace, soit une trentaine de structures. Le débat est lancé.
La recherche d’une prise de conscience
D’abord vif et ciblant en priorité les sports motorisés, le débat évolue vers un consensus sur quelques principes : prioriser une démarche pédagogique et non répressive, viser l’ensemble des usages récréatifs. Un guide des “Bonnes pratiques des activités de pleine nature” est réalisé, qui présente de façon pédagogique les aspects réglementaires, environnementaux et de sécurité des loisirs en garrigue.Tiré à 10 000 exemplaires, le dépliant est diffusé par les communes et par les responsables associatifs, notamment auprès des vendeurs d’engins motorisés (quads, motos...) et non motorisés (VTT...) ou lors de salons ciblés. Bien accueillie par les pratiquants touchés, l’initiative a également ouvert le dialogue entre les différents acteurs autour d’une problématique partagée.
Des questions restent encore en suspens, sur la gestion de terrain : comment toucher les pratiquants isolés échappant aux relais associatifs ou provenant de l’extérieur, comment définir et formaliser sur le terrain les cas d’interdictions de circuler, comment mettre en œuvre des moyens de contrôle ?
Une démarche institutionnelle qui s’adapte aux spécificités du territoire
Cette initiative s’inscrit dans la charte paysagère et environnementale des garrigues élaborée et portée par la Communauté d’agglomération Nîmes Métropole et concernant 14 communes sur les 27 communes de l’agglomération. La démarche a été animée par le Pays Garrigue et Costières de Nîmes, qui couvre trois Établissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI), dont Nîmes Métropole.
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