Un tourisme sensible dans l'intimité des garrigues

Auteur : Françoise Antonin
Date : novembre 2013

Le territoire des garrigues voit également se développer un tourisme d'immersion, à la recherche de qualité, de tranquillité et de rencontres humaines. Par exemple à Lauret, l'auberge du Cèdre, cadre de rendez-vous privilégiés avec la garrigue, articule ancrage dans les productions locales et découverte sensible des milieux et des paysages.

S’appuyer sur des réseaux humains et économiques locaux

Adossée au causse de l’Hortus sur le lieu-dit Cazeneuve, l’Auberge du Cèdre est située au cœur du vignoble du Pic Saint-Loup. Un coup de foudre pour l’ancienne maison de maître du domaine a rassemblé famille et amis en 1987 pour acheter, transformer ce lieu, créer une activité et une dynamique s’appuyant sur des réseaux humains et économiques locaux.
L’auberge a 20 chambres, un gîte, soit une capacité de 50 personnes, une salle de séminaires, un restaurant. C’est une entreprise qui fonctionne sur une saison de 8 mois, avec 16 salariés. Une éthique basée sur la relation humaine, des échanges équitables, un projet qui veut “vivre et travailler au pays� pour faire connaître ce qui se fait autour, une recherche de partenariat où chacun est gagnant. Par exemple, l’activité restaurant représente une formidable opportunité de créer du lien avec le local : c’est une porte ouverte sur le marché et la clientèle des villages et villes environnants, c’est un réseau qualitatif avec la mise en valeur des produits locaux (vins, miel, pélardons, viande, légumes bios...) et cela renforce une exigence pour l’ensemble de l’équipe.

Un tourisme sensible

Ici, il faut venir exprès. C’est un pays sauvage et cultivé, dans un environnement naturel préservé mêlant la pierre, la garrigue, la vigne. La découverte des vins, la pratique d’activités de nature, la visite de sites patrimoniaux ou naturels sont des motivations particulières pour les clients venus du monde entier.
L'activité est conçue comme une opportunité d’échanges de savoirs et de pratiques, un “melting-pot� vivifiant. Ainsi des soirées-rencontres avec des vignerons, où l’on réalise qu’un vin n’est pas une simple boisson, mais le résultat de multiples choix (modes de culture, transformation, labellisation, circuits courts). Derrière chaque produit, il y a un visage, un paysage, des choix de vie qui enracinent chacun dans une petite région et la valorisent. Donner carte blanche à des artistes s’appropriant l’espace, valoriser des initiatives locales, recevoir des stages en botanique, géologie, ornithologie, escalade, lecture de paysages... sont autant de rendez-vous privilégiés avec la garrigue. À un client dérouté par l’aspect “désert� du Causse, on peut faire découvrir la combe de Gorniès au printemps, parsemée de fleurs multicolores et de senteurs, et le tour est joué : le paysage se livre à qui veut bien l’apprivoiser.