Les Espaces Naturels Sensibles : protection et cohabitation
Auteur : Manuel Ibanez Date : novembre 2013
Les Espaces Naturels Sensibles départementaux sont des sites achetés et gérés par les Conseils Généraux dans un objectif à la fois de protection et d'ouverture au public. Ils sont acquis grâce à un droit de préemption et à partir de recettes issues d'une taxe d'aménagement prélevée sur les permis de construire. Ces espaces sont reconnus à la fois pour leur richesse mais aussi pour leur fragilité. Des opérations d'inventaire naturaliste et de recherche peuvent y être menées afin d'approfondir les connaissances des sites. En parallèle, des aménagements d'accueil du public peuvent être réalisés, du moment qu'ils respectent le plan de gestion qui veille à l'intégrité du site et son caractère naturel sensible. D'autres activités s'y pratiquent également comme l'agriculture, la chasse, l'élevage, les sports de pleine nature...
Sur le territoire des garrigues, 7 000 hectares ont été acquis au titre des Espaces Naturels Sensibles (3 200 hectares dans le Gard et 3 800 dans l'Hérault). Parmi ces sites, le plus vaste est celui de Méjannes-le-Clap qui s'étend sur le plateau calcaire jusqu'aux gorges de la Cèze. Dans
l'Hérault, les domaines de la Font du Griffe et des Lavagnes, situés sur les monts de Saint-Guilhem, sont gérés en vue d'un redéploiement pastoral et d'une lutte contre la désertification de cette zone reculée alors qu'aux portes de Montpellier, le domaine de Restinclières a plutôt vocation d'accueillir différents publics (bien qu'il s'y pratique aussi de l'agriculture, de l'agroforesterie, etc.).
Du fait d'une part de la maîtrise foncière par le Conseil Général et d'autre part des objectifs à la fois de protection et d'ouverture au public, les Espaces Naturels Sensibles départementaux peuvent constituer des lieux pilotes pour améliorer la cohabitation entre les différents usagers des garrigues.