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CHÊNE KERMES

Quercus coccifera L.



Galerie Photo
(Photos: J.Barataud, J.Walsh, Les Ecologistes de l'Euziere)


FICHE DESCRIPTIVE

  • Famille: Fagaceae
  • Autres noms/noms locaux: Arbre au pastel
  • Taille: 0,5 à 2m
  • Floraison: avril à mai (les fruits arrivent en août-septembre de l'année suivante)
  • Développement: Vivace

  • Répartition:

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Précision légende: jaune=présence à confirmer, orange=disparu
(carte:TelaBotanica, dessin: M.Garrone)


  • Télécharger * la fiche botanique du Chêne kermès (format pdf, 614ko, source: Tela Botanica).


Le Chêne kermès est le plus petit et le plus méridional des trois chênes de nos régions (avec le chêne vert et le chêne blanc) et surtout, c'est le seul des trois qui appartienne vraiment aux paysages de garrigues, les autres composant des taillis ou des forêts. Il fait partie des arbustes majeurs de ce milieu, très adapté à la sécheresse (petite taille, petites feuilles coriaces), conquérant des grands espaces chauds, arides, ouverts et parcourus par le feu.

Le chêne kermès ne craint pas les incendies, c'est même tout le contraire, ce qui lui vaut son surnom "d'iceberg des garrigues". Il pourrait paraître farfelu de surnommer "iceberg" une plante qui résiste au feu, mais dans ce cas justement, l'expression fait écho à une tout autre caractéristique. Car tout comme l'iceberg, le chêne kermès cache l'essentiel de sa surface, sous terre en l'occurence. Son incroyable réseau de profondes et puissantes racines lui permet en effet de renaître après chaque passage des flammes par sa facilité à drageonner à partir de la souche mère.
On peut ainsi observer des paysages monotones que l'on nommme "brousses à kermès", qui font souvent suite à un incendie, la densité des kermès aux feuilles persistantes, coriaces et piquantes rendant ces fourrés quasiment impénétrables.

Le chêne kermès se distingue de la yeuse (chêne vert) par sa taille (celle d'un arbuste), ses feuilles plus petites et très piquantes et surtout d'un vert luisant des deux côtés (la face inférieure de celles du chêne vert est claire voire blanche). D'un point de vue écologique, le couvert que procure le chêne kermès réunit les conditions de prédilection à la germination des glands de chêne vert, prémice à la dynamique de fermeture par la conquête de la forêt.


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"L'iceberg des Garrigues"
(dessin: P.G)


FAUX AMI ! Ne le confondez pas avec du houx (Ilex aquifolium, famille des Aquifoliaceae), ce dernier déteste les lieux secs et ensoleillés, préférant l'ombre et l'humidité du couvert forestier. De taille plus haute à l'âge adulte que le chêne kermès, le houx est bien entendu reconnaissable à ses fruits rouges typiques (quand c'est la période) qui n'ont rien à voir avec les glands, recouverts à moitié d'une cupule.

Patrimoine culturel:
Très apprécié des moutons qui se délectent de ses glands, le chêne kermès recèle sous certaines de ses feuilles un trésor autrefois convoité: une cochenille parasite (Kermes vermilio, de la famille des coccinelles) que l'on récoltait et d'où était extraite, après séchage et broyage, "l'écarlate française", source de couleur labellisée "grand teint" par Colbert au XVIIème siècle et teinture rouge de renom.
Ce ramassage qui représentait une activité économique non négligeable en Languedoc de l'Antiquité au XIXème, a totalement disparu après la découverte de la cochenille du nopal, un cactus mexicain.
A noter que l'écorce du kermès est riche en tannins, substance utilisée pour le tannage du cuir.