LES GARRIGUES
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ROMARIN
Rosmarinus officinalis L.Galerie photo
(Photos: Les Ecologistes de l'Euzière, fturmog-Flickr.com, anduze traveller-Flickr.com, Google.fr)FICHE DESCRIPTIVE
- Famille: Lamiaceae (anc. Labieae)
- Autres noms/noms locaux: Roumari, Herbe aux couronnes, Encensier, Roumarin
- Taille: 20 à 150 cm
- Floraison: toute l’année (janvier à décembre)
- Développement: Vivace
- Répartition:
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Précision légende: jaune=présence à confirmer
(carte: TelaBotanica, dessin: J.Walsh)
- Télécharger * la fiche botanique du Romarin (format pdf, 598ko, source: Tela Botanica).
Le romarin symbolise presque à lui tout seul la garrigue, tant il rassemble la majorité des caractéristiques propres aux végétaux de ce milieu, qui plus est, libérant des essences odorantes qui ne passent pas inaperçues aux nez des promeneurs les plus distraits. Loin d’en être l’objectif, ces senteurs agréables ont des fonctions beaucoup moins innocentes qu’elles n’en n’ont l’air, participant à la protection de la plante face à la sécheresse (plus de détails sur : la Ligue des aromatiques).
Pour s’adapter, le romarin développe –entre autres- des feuilles étroites, épaisses et coriaces, à la face inférieure velue, afin d’éviter une trop forte évapotranspiration, en clair, de se déshydrater. Ces adaptations font partie des principales stratégies de résistance qu’ont mis en place les plantes de la garrigue (Découvrez comment les végétaux résistent à la sécheresse). Et c’est également pour résister aux assauts de l’aridité que le romarin –comme d’autres- n’adopte qu’une taille modeste de maigre arbrisseau.
Les fleurs des Lamiaceae, à la symétrie bilatérale et non radiale (en botanique, on nomme cela "zygomorphie"), présentent une disposition de leurs organes sexuels tout à fait singulière. Etamines (mâles) et pistil (femelle) sont le plus souvent regroupés et suspendus en arc de cercle au dessus du pétale le plus large (voir galerie photo). Les fleurs sont donc hermaphrodites et cette suspension va grandement faciliter la pollinisation par l'insecte butineur, sans même que celui-ci s'en aperçoive.
Affairé à récolter le nectar au coeur de la fleur, son abdomen rentre alors en contact avec les sacs de pollen des étamines, juste au dessus et c'est en allant visiter une autre fleur que l'abdomen, à nouveau en contact, permet cette fois au pollen de se déposer sur le pistil: pollinisation réussie pour fécondation assurée ! C'est un peu le même phénomène qui se produit chez une famille tout à fait différente, aux fleurs zygomorphes et présente en garrigue, les Orchidées.
Le romarin se plaît sur les terrains marneux et pierreux où il accompagne le thym à ras du sol, mais s'adapte facilement à tout nature de sols méditerranéens.
Le romarin, entre miel et bienfaits:
Comme beaucoup d’aromatiques, le romarin est une plante extrêmement mellifère, d’où la fabrication de miels de romarin ou de garrigue, dans lesquels il prend largement sa part. Et si certaines activités liées à celle-ci sont sur le déclin, il n’en va pas de même pour l’apiculture, le Midi méditerranéen ayant toujours été un des hauts lieux de production et de recherche de miel grâce à l’abondance de ses fleurs. Les « crus monofloraux » sont très recherchés pour leur caractère unique, et celui de romarin en particulier, appelé Miel de Narbonne. Pour ce faire, les apiculteurs prospectent au préalable dans les garrigues pour trouver les stations de romarin les plus fournies, après quoi ils y installent leurs ruches.
Le romarin, herbe sacrée chez les romains, symbole d’amour et de fidélité, tient souvent une place de choix dans la pharmacopée familiale… et depuis quelques temps dans la parapharmacie industrielle, suivant la mode de la phytothérapie. Il possède en effet de nombreuses propriétés médicinales reconnues : censé combattre la fièvre et les rhumatismes, c’est surtout un excellent antiseptique (contre les infections).
Gastronomie:
Le romarin est l’aromate idéal pour accompagné de la plus belle façon les viandes, mais il sied également aux légumes, ragôuts, parfume les gelées, et entre dans la composition de maints infusions, de sirops et de liqueurs.
Patrimoine culturel:
Activité aujourd’hui révolue, la distillation d’essences de garrigue a pourtant connu des heures de gloire au XIXème siècle, époque où les alambics ambulants étaient monnaie courante dans l’arrière pays languedocien.
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Vieil alambic ambulant - Domaine des oiseaux, Mazères (Ardèche)
(Photo: Le No-Flickr.com)
C’est ainsi que le romarin était destiné à la confection de la fameuse « eau de Hongrie ». La reine de ce pays d’Europe centrale, d’un grand âge et en manque de forces, s’était trouvé rajeunie après s’être mise à boire de l’« eau de romarin » ! Ce qui n’a pas manqué de rendre célèbre ladite eau dans toute l’Europe. L’histoire ne dit pas si elle fit de vieux os pour autant…
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