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BARLIE DE ROBERT

Himantoglossum robertianum (Loisel.) P.Delforge
(ex. Barlia robertiana (Loisel.) Greuter)



Galerie Photo
(Photos: J.Barataud, J.Walsh, Les Ecologistes de l'Euziere)


FICHE DESCRIPTIVE

  • Famille: Orchidaceae
  • Autres noms/noms locaux: Orchis géant, Orchis à longues bractées
  • Taille: 20 à 70 cm
  • Floraison: février à avril
  • Développement: Vivace (à bulbe)

  • Répartition:

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(carte:TelaBotanica, dessin: J.Walsh)


  • Télécharger * la fiche botanique de la Barlie de Robert (format pdf, 582ko, source: Tela Botanica).


La Barlie de Robert est une preuve vivante que la garrigue recèle des trésors insoupsçonnés, et moins rares qu'il n'y paraît. Annonçant les beaux jours, c'est la première, preuve de robustesse, à pointer son nez sans même attendre le début du printemps. En dehors de sa période de végétation, elle demeure, comme toute orchidée, enfouie sous terre.

Imposante et massive, la Barlie est reconnaissable à ses grandes et larges feuilles qui émergent de la garrigue pendant tout l'hiver. Ses fleurs au labelle rose délavé (voir photo de la structure de la fleur) sont rassemblées en rangs serrés autour d'une tige vigoureuse, se déployant au fur et à mesure de sa croissance. Le tout composant un épi dense et inratable au milieu d'une garrigue rase.


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(Montage: P.Vilain, d'après une photo des Ecologistes de l'Euzière)


Pour leur reproduction, les orchidées usent d'un stratagème particulièrement abouti: un mimétisme avec l'insecte pollinisateur, plus ou moins évident selon les espèces. En garrigue, ce sont surtout les orchidées du genre Ophrys qui arboreront ces motifs trompeurs, avec une mention spéciale pour l'Ophrys bécasse (Ophrys scolopax) ainsi que pour le bien nommé Ophrys... abeille ! (Ophrys apifera).

Ce n'est pas le cas chez la Barlie, bien que la structure de la fleur soit la même que chez les autres membres de sa famille. On distingue globalement trois étapes:

1/ L'hyménoptère (bourdon ou autre) est dans ce cas-là attiré par l'agréable odeur d'iris exhalée par les fleurs. Pour lui faciliter la tâche, le large labelle aux couleurs vives lui sert de piste d'aterrissage.
2/ L'insecte, en puisant le nectar sucré au coeur de l'éperon (organe qui suit le labelle) emporte sur le dos le pollen récupéré au contact avec les pollinies (sacs à pollen, organes mâles), disposées en suspension juste au dessus.
3/ Lorsque l'insecte visite une autre Barlie, le pollen sur son dos se retrouve alors en contact avec le stigmate (organe femelle), situé dans le prolongement des pollinies: l'hyménoptère qui l'ignore porte alors de la plus belle façon son adjectif de pollinisateur.

Pour infos - Une espèce... doublement botanique !
La Barlie de Robert fait en effet référence à deux botanistes, tous deux du sud-est: le niçois Jean-Baptiste Barla (1817-1896) pour le nom de genre, et le toulonnais Nicolas Robert (1776-1857) pour l'espèce.


Patrimoine naturel et conservation:
Cette espèce était autrefois protégée mais au vu de son actuelle abondance dans les prairies sèches mais aussi dans les talus, ronds-points, etc, et de sa large aire de répartition (de la Savoie à la Corse et des Alpes maritimes à l'Aude), sa cueillette n'est désormais plus interdite par la loi... mais reste fortement déconseillée ! Seul bémol, les pelouses rases se faisant lentement de plus en plus rares, il n'est pas certain qu'un jour la Barlie ne regagne pas la triste liste des espèces menacées.
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