UNE MOSAÏQUE DE PAYSAGES...

En balayant du regard les paysages méditerranéens, il ne peut échapper au randonneur curieux des différences de physionomies, de couleurs, d'horizons. Les yeux fermés, rien qu'en inspirant une grande bouffée d'air, il est possible de différencier une colline d'une autre, qui, pourtant, portent toutes les deux la même étiquette "garrigue". Napoléon ne se targuait-il pas de savoir reconnaître son maquis corse rien qu'à l'odeur ?

Ces différences flagrantes sont les conséquences des organisations complexes entre végétaux, de leurs associations pour l'occupation des espaces, de la domination d'une espèce, variant d'un endroit à un autre selon la nature de la roche, l'histoire agricole et pastorale du terrain.

« La » garrigue cache en fait de multiples « garrigues » différentes, composant un vrai puzzle d'associations végétales, de sol et d'activités humaines variés. De plus, chacune des pièces est en constante évolution.

Issue de perturbations provoquées par l’homme, la garrigue ne revêtira pas le même aspect suivant la nature de ces dernières. De façon générale, les espèces qui la caractériseront seront celles qui auront résistées ou auront été favorisées par cette perturbation, preuve de la formidable capacité d’adaptation des végétaux. On distinguera notamment :


Les garrigues ouvertes, à la limite avec les pelouses sèches à brachypode rameux, qui sont soit le signe d’un intense pâturage, où seuls les végétaux peu appréciés des moutons vont pouvoir se développer au milieu des graminées, soit les vestiges vivants d'un parcours à moutons entretenu par le feu. C’est le cas des :

• Pelouses à Brachypode et Aphyllanthe
• Garrigues rases à Thym
• Garrigues à Romarin
• Garrigues à Euphorbes et Asphodèles


Les garrigues en voie de fermeture, où la strate arbustive sera celle qui domine, stade précédent la fermeture totale. Ces faciès plus denses que les garrigues rases, ne faciliteront pas pour autant le développement des chênes verts, qui mettront du temps à s'installer et former une véritable chênaie. C’est le cas pour les :

• Landes à Buis
• Landes à Cistes
• Garrigues à Chênes kermès
• Garrigues hautes à Genévriers, Chênes kermès (parfois accompagnées de Chênes verts)

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Cents visages ??

Une garrigue aux "cents visages", mensonge ou métaphore ? Ni l'un ni l'autre: la nature est un joli désordre et il n'est pas rare de rencontrer sur l’ensemble du territoire, des paysages présentant plusieurs de ces faciès mélangés, où cohabitent espaces très ouverts, arbrisseaux, arbustes et autres bosquets de chênes. Evoquer les "cents visages" de la garrigue n'est donc pas si exravagant !

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