CROQUONS LA GARRIGUE #2 - Entre villages et paysages, quelle place pour l’élevage ?

Entre villages et paysages, quelle place pour l’élevage ?

Cette rencontre va se dérouler sur le territoire du Pays Cœur d'Hérault, entre Garrigue et Larzac. Elle sera construite autour de visites et d'ateliers de réflexion, nous avons besoin de tout le monde pour construire ensemble ce projet !!!

Télécharger le Livret d'accueil

---

Compte-rendu de la journée

Une matinée de visite sur le terrain :

Après un accueil où une présentation rapide du projet a été faite, les participants sont partis sur le terrain à la découverte de deux fermes agricoles. Les échanges autour du partage d’expériences ont alors débuté sur la base des témoignages des intervenants.

La chèvrerie de l'Hort

Nous sommes accueillis par Simon un des agriculteurs qui travaillent sur la ferme de l'Hort. Simon enfant avait un rêve être éleveur de chèvres. Après un métier d'ingénieur, il se lance en 2010, il acquiert quelques terrains, commence à construire un premier bâtiment, la mairie lui met à disposition 200 hectares des bois communaux, les chèvres arrivent fin 2011, elles donneront leurs premiers litres de lait en février 2012 soit 2 ans après. L'installation a duré 2 ans, un projet long, compliqué mais palpitant. C'est un projet qui est parti de zéro puisque ce n'était pas une reprise d'activité.
Aujourd'hui la ferme de l'Hort compte 127 chèvres produit 350 litres de lait jour et fabrique 700 fromages jour. La commercialisation est essentiellement en proximité. La spécificité ils pratiquent l'agropastoralisme c'est à dire que les chèvres se nourrissent de ce qu'elles trouvent en garrigue.

Les chèvres sortent 4 à 5 jours, l'été c'est quasiment 7. Simon nous explique " si l'on fait le calcul 7 jours fois 5 heures = 35 h soit un plein temps. Penser en agropastoralisme que sortir les chèvres c'est économique pour l'entreprise c'est faux. Nous n'avons pas de parc. Avec des parcs c'est un peu différent. Pour moi faire garder les chèvres cela coûte plus cher que les garder en bâtiment, d'un point de vue direct. Mais ce coût supplémentaire j'estime qu'il est intéressant car il y a une répercussion sur la qualité des produits, il y a une limitation de souci de coût de cornes, de chèvres malades etc etc...c'est intéressant pour la chèvre, pour les sous bois........

Ecouter l'entretien avec Simon :

Les cochons des Agriolles

Nous sommes accueillis par Dominique et son associé à la Boissières. Dominique nous présente rapidement son activité d'élevage de cochons en plein air, avant d'aller poursuivre les échanges dans le bâtiment. Sur l'élevage il y a 180 cochons, ils s'occupent de la naissance à la transformation, toute l'activité est en vente directe. Il y a 9 hectares en non bâti, essentiellement des champs pour que les cochons puissent sortir, ils sont en stabulation libre. La reproduction est naturelle ce qui signifie que sur l'élevage ils sont autonome en porcelets. Concernant l'alimentation ils travaillent sur une base d'orge et puis sur une grosse partie de récupération. Récupération du petit lait, qui provient d'un élevage voisin, de la drêche de bière d'un brasseur proche du MIN (Marché d'Intérêt National) à Montpellier, les biscuits viennent de Saint Georges d'Orque, les légumes du MIN, le pain d'un cuiseur de Lavérune. C'est intéressant d'un point de vu économique pour nous, explique Dominique et pour les donneurs ça leur rend service, cela évite que tout parte à la benne et qu'ils payent.

Ecouter la présentation de Dominique :
Suite de l'entretien avec Dominique des questions plus précises sont posées, comme la provenance des céréales. Sur la ferme pour le moment ils ne produisent pas l'alimentation des animaux, les céréales viennent de Mauguio. Les échanges se poursuivent sur la question de la transformation.

Ecouter l'entretien avec Dominique :

Un après midi d'atelier :

L'après midi commence par le témoignage de 3 projets.

Témoignage 1 : Fred Gaec ovin viande et laine sur le lodévois

Activité d'élevage itinérante, il s'installe avec Thomas, il y a 2 ans. Ils démarrent avec 60 brebis et 10 chèvres, en bio, en vue de grossir le troupeau. La difficulté est de trouver du foncier, d'où l'idée de proposer aux communes du lodévois Larzac un troupeau itinérant. Différentes communes mettent à leur disposition des terres, comme par exemple la commune de Soumon, la commune de Lodève via l'ON F et d'autres communes citées par Fred. Il y a aussi des des privés qui passent des terres. C'est pas évident car sur les 250 hectares il n'y a pas la même ressource sur certaine parcelle c'est pas énorme pour nourrir le troupeau. Ils pratiquent la garde en plein air intégral, ils ont aucun bâti. Ils pratiquent le pâturage en permanence. Ils souhaitent développer la vente directe, pour l'instant ils ne l'ont pas vraiment développer.
Pour la partie laine, ils sont adhérents à l'association Merilainos, car la race de leurs brebis c'est la Mérinos d'Arles. Dans cette association il y a une 20ène d'éleveurs, ils mettent toute la laine en commun puis elle est envoyée en Italie et l'entreprise Biella s'occupe de toute les étapes de traitement de la laine, peignage, lavage... en fonction de la quantité de laine envoyé on reçoit les produits. Cela peu aller de laine carder, aux chaussettes, aux sous pull. En étant débutant c'est plus facile pour nous de s'intégrer dans un réseau existant qui a déjà défricher toute la filière.

Témoignage 2 : chevrier à Murviel les Montpellier

Le projet est familial, il a démarré avec 40 chèvres de façon très artisanal. La fabrication des fromages se faisait dans la cuisine et le salon. La famille a prospecter une 40 ène de communes pour connaitre la disponibilité des terres, certaines ont répondu dont Murviel les Montpellier. La présence de Madame Touzard à la mairie et le passé historique de Murviel les Montpellier pour le pastoralisme ont permis au projet de voir le jour, toutefois il a fallu un an pour que le projet démarre entre mars 2017 et mars 2018. La mairie a mis à disposition un hangar qu'il a fallut aménager et 30 hectares de prairie et sous bois. Depuis le troupeau pâture sur 200 hectares essentiellement des forêts et vignes, sur 3 communes différentes. Les bêtes sont sorties tous les jours, Sur la ferme il y a 3 temps plein pour s'occuper d'une centaine de chèvres et de la transformation de 180 litres de lait soit environ une production de fromages de 130 à 140 jour. La vente est essentiellement directe, 20% des ventes se font par l'intermédiaire de distributeurs, très ciblés, localisés : petites épiceries de village. Le projet est de monter un laboratoire de découpe et transformation pour valoriser les chevreaux et compléter les revenus qui sont très justes pour vivre à 3. Aujourd'hui la part de transformation représente de 10% du volume des ventes, la volonté est de la doubler.

Témoignage 3 : projet d'installation à Aspiran de brebis dans les vignes

Projet aux prémices. Volonté de remettre des brebis dans les vignes. La dynamique vient de 8 vignerons qui souhaitent changer leurs pratiques et notamment moins et à terme voir disparaitre l'usage des pesticides.

Témoignage 4 : Maxime Gernez de la Ferme du Contrevent d'Etienne

C'est un projet de reprise à Saint Maurice de Navacelle sur 520 hect , il élève 300 brebis viande avec un amis. Situé à la pointe Sud-est du Larzac, la ferme s'étend sur un peu plus de cinq-cent hectares, à une altitude moyenne de six-cent mètres. Les paysages ouverts typiques du Larzac prédominent : landes ouvertes, prairies rases et bois de chênes. Le corps de ferme, avec ses bergeries voûtées, ses citernes en pierres, son four à pain, ses clapas et ses lavagnes, est typique de l'élevage pastoral du Causse. Ils élèvent des 300 brebis de race Préalpes du Sud ainsi qu'une trentaine d'agnelles de renouvellement, et pour l'instant 3 béliers. Le troupeau pâture quasiment toute l'année à l’extérieur. Pour la périodes de mises bas (en fin d'hiver), les animaux sont rentrés en bergerie et complémentés avec du foin produit sur la ferme ainsi qu'un aliment complet biologique à base de matières premières françaises.
Toute la vente est en direct : cagette et plats préparés, transformés dans un atelier de transformation à Rogues , juste à côté de la ferme.
Maxime poursuit par la présentation du projet de l'abattoir mobile dans lequel il est un des agriculteurs engagé.

Ecouter l'enregistrement complet des 4 témoignages :

Retours des ateliers

Itinéraire de la journée

Voir en plein écran

Programme de la journée

09h00 - Accueil des participants à La Boissière.
Pour faciliter les déplacements de la matinée, nous vous proposons de covoiturer depuis La Boissière.

09h30 - Visite et échange autour d'un premier éleveur caprin.
Nous irons découvrir le travail des quatre chevriers de la Ferme de l'Hort à Argelliers.

11h00 - Visite et échange autour d'un second éleveur porcin.
Nous irons découvrir le travail de Dominique Soulier, Les cochons des Agriolles à La Boissière.

12h30 - Repas sous forme de cocktail déjeunatoire à la découverte de produits locaux, à La Boissière.
Cocktail offert aux participants, inscription obligatoire avant le 14/03/2022).

14h00 - Témoignages d'éleveurs et d'élus du territoire.

14h30 - Atelier de réflexion participative autour des sujets :

• comment sensibiliser le grand public au rôle de l'élevage dans nos villages ?
• comment favoriser l'agropastoralisme à travers des conventions avec des acteurs locaux ?
• comment relocaliser la commercialisation des produits issus de l'élevage ?

16h30 - Conclusion de la journée

---